Bien avant l'apparition du christianisme, l'époque du solstice d'hiver était une période charnière de l'année, qui regroupait de nombreuses croyances païennes relatives à la fertilité, maternité, procréation et à l'astronomie. Elle donnait donc lieu à de nombreuses manifestations.
Ces traditions antiques ont de nombreux points de similitude avec la fête chrétienne de Noël.L’inclinaison de l’axe de rotation de la terre fait varier sans cesse la durée du jour et de la nuit en un point donné et crée les saisons.Deux jours par an la durée du jour est égale à la durée de la nuit. C'est l'équinoxe de printemps le 21, 22 ou 23 mars (1) et l'équinoxe d'automne le 21, 22 ou 23 septembre (3). Ces jours là coïncident avec le passage du Soleil dans l'une ou l'autre hémisphère.
(4) Fin décembre, quand les nuits sont interminables, au solstice d’hiver, le processus s’inverse, c’est le moment où les jours commencent à rallonger. On raconte que c’est le début de la victoire de la lumière du soleil sur la nuit.
Illumination de la Terre par le soleil lors du solstice de décembre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Solstice
https://fr.wikipedia.org/wiki/Solstice
Illumination de la Terre par le soleil lors du solstice de juin.
Ce cycle annuel a été utilisé par les anciennes civilisations, les Égyptiens, les Mayas, les Chinois ou les Grecs pour créer les premiers calendriers. On les utilisait surtout pour l'agriculture, pour savoir quand il fallait semer et faire les récoltes mais aussi pour fêter les anniversaires, et célébrer les fêtes religieuses.
Stonehenge illuminé par le soleil. By Nick Fitz
Les peuples préhistoriques adoraient la lumière. Ils ont construit des temples qui aidaient à comprendre l'arrivée des saisons pour les premiers agriculteurs européens, les hommes du néolithique.
Dans le temple mégalithique de Newgrange en Irlande, la lumière du soleil ne rentre que le jour du solstice d'hiver.
Les Celtes faisaient de grands feux aux solstices pour lutter contre les ténèbres.
Isis et Horus (image trouvé ICI )
Certains voient dans Isis (déesse osirienne*), allaitant l’enfant Horus, une préfiguration de la Vierge Marie, tenant sur ses genoux l’enfant Jésus.
Osiris (au centre), Isis (à droite) et Horus (à gauche), Musée du Louvre, Paris
Osiris, l’une des grandes divinités égyptiennes, était adoré comme le dieu de la végétation et de l’agriculture.
Isis représente une figure typique de la déesse-mère.
Horus est une divinité majeure. C’est le dieu de l’azur, il voit à travers le soleil et la lune. On peut le trouver sous deux formes : celle d’un enfant suçant son pouce ou celle du puissant dieu faucon.
Les Saturnales
du 17 au 24 décembre
Collection : Musée du Louvre, Paris, France
Photo : Agence Photographique de la Réunion des musées nationaux
À l'époque romaine, les Saturnales, fête religieuse, étaient fêtées à Rome et dans les provinces romaines.
Elles célébraient le règne de Saturne*, dieu des semailles et de l'agriculture. Elles étaient la manifestation de la fête de la liberté (libertas decembris) et du monde à l'envers. Jour de liberté des esclaves à Rome, ces derniers devenaient les maîtres et les maîtres obéissaient aux esclaves.
Les Saturnales ont laissé des traces au Moyen Âge dans la fête des fous.
*Saturne correspond à Cronos dans la mythologie Grecque
Le culte de Mithra
célébré le 25 décembre
Mithra sacrifiant le taureau en présence du soleil et de la lune. Époque romaine
Collection : Musée du Louvre, Paris, France.
Photo : Agence photographique de la réunion des musées nationaux
(image trouvé ici )
Venu de Perse, le culte de Mithra s'est répandu au IIIe et IVe siècles av. J.-C. Ce culte présentait de nombreuses similitudes avec des cérémonies et des rites chrétiens : baptême, hostie, repos du dimanche.
Le 25 décembre, on fêtait, par le sacrifice d'un taureau, le Sol invictus (Soleil invaincu) correspondant à la naissance de ce jeune dieu solaire, qui surgissait d'un rocher ou d'une grotte sous la forme d'un enfant nouveau-né.
La fête des sigillaires
célébrées à la fin du mois de décembre
A la fin des Saturnales, la fête des sigillaires, sceaux ou cachets de terre, était une fête romaine païenne, les Romains avaient l'habitude d'offrir des cadeaux, en particulier aux enfants : anneaux, cachets, et menus objets. Cette fête des sigillaires donnait lieu à des festins pour lesquels les maisons étaient décorées de plantes vertes.
L’hiver ou les Saturnales (detail)
Tableau d’Antoine-François Callet, Musée du Louvre
L'origine du mot Noël
(dont la première attestation écrite date de 1112)
Ce mot n'apparaît nulle part dans les évangiles et n'apparaît dans notre langue qu'en 1175.
Le mot vient de l'expression latine « dies natalis » (jour de naissance) employée le jour où les Chrétiens célèbrent la naissance du Christ. Au fil des années, « natalis » s'est transformé, a évolué phonétiquement en « Nael », puis Noël.
Une autre hypothèse laisse entendre que Noël viendrait de l'assemblage de 2 mots gaulois utilisés pour désigner la renaissance du soleil au solstice d'hiver : Noio:nouveau (en breton: neuez, en grec: neos) et hel:soleil (en breton: hed, en grec: hélios.)
Aux XIVe siècle et XVe siècles, « Noël ! » était un cri de réjouissance (équivalent à « Hourra ! ») que poussait le peuple pour saluer un évènement heureux.